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Prévenir les chutes : les bonnes techniques de marche à adopter

Chaque année, une personne âgée sur trois chute au moins une fois, selon les chiffres de l’Assurance maladie. L’âge ne constitue pourtant pas le seul facteur de risque : certains gestes du quotidien, des habitudes de déplacement ou l’aménagement du domicile jouent un rôle tout aussi déterminant.

Modifier sa façon de marcher n’a rien d’une révolution, mais les conséquences peuvent changer la donne. Il suffit de quelques ajustements simples, validés par les professionnels de santé, pour rendre chaque déplacement plus sûr et limiter le risque d’accident. Les recommandations officielles misent sur des gestes précis, souvent méconnus, qui renforcent la sécurité à chaque pas.

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Pourquoi les chutes représentent un risque majeur après 65 ans

Impossible de l’ignorer : en France, la chute reste la principale cause de perte d’autonomie chez les seniors. Chaque année, plus de 100 000 hospitalisations et 10 000 décès sont liés à une chute chez les plus de 65 ans. Avec l’âge, l’équilibre vacille, le corps récupère moins vite. Une chute, ce n’est pas seulement une blessure : fracture du col du fémur, traumatisme crânien, entorse… autant de blessures qui peuvent bouleverser une existence et précipiter la perte d’indépendance.

Mais il ne s’agit pas seulement d’un choc physique. Après une première chute, la peur de tomber devient un compagnon quotidien. Cette crainte freine l’activité, encourage l’isolement et accélère la perte de mobilité. Petit à petit, la confiance s’effrite, la vie sociale s’amenuise. Le cercle vicieux s’enclenche : bouger moins, c’est s’exposer davantage au risque de rechute.

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L’impact déborde largement du cadre individuel. Autour de la personne âgée, les proches et les professionnels voient leur quotidien bouleversé. Hospitalisations à répétition, déménagement en établissement, aménagement du domicile… Ces épreuves pèsent sur le moral et le budget familial. Le coût annuel des chutes, estimé à 2 milliards d’euros, mesure l’ampleur du phénomène pour la société tout entière.

Voici les conséquences concrètes qui pèsent sur la vie des personnes âgées et de leur entourage :

  • Perte d’autonomie et entrée en établissement spécialisé
  • Hospitalisation prolongée et complications médicales
  • Peur de rechuter entraînant l’isolement
  • Impact émotionnel et financier pour la famille

Prévenir les chutes ne se résume donc pas à éviter les blessures. C’est aussi préserver une qualité de vie, maintenir l’autonomie et protéger l’équilibre familial.

Quels facteurs augmentent le risque de chute au quotidien ?

Une chute ne survient jamais sans raison. Les causes se dissimulent autant dans le décor familier que dans l’état de santé. Près de 60 % des chutes se produisent à domicile, là où la vigilance s’émousse face à la routine. Un tapis mal posé, un câble oublié, une marche non signalée : le danger surgit souvent là où l’on s’y attend le moins.

L’état de santé joue un rôle décisif. Des troubles de l’équilibre, d’origine neurologique, musculaire ou articulaire, rendent la démarche incertaine. Une vue diminuée (cataracte, presbytie, DMLA) rend les obstacles invisibles. Des problèmes d’audition brouillent les repères, favorisant la désorientation. Enfin, des douleurs aux pieds ou des chaussures mal adaptées déstabilisent l’appui au sol.

La prise de certains traitements n’arrange rien. Psychotropes, antihypertenseurs, diurétiques ou antidiabétiques engendrent parfois vertiges, somnolence ou chutes de tension. Les associations de médicaments, fréquentes chez les seniors, amplifient ces effets.

Et ce n’est pas tout. L’alimentation entre en ligne de compte. Dénutrition et manque d’hydratation minent la force musculaire, ralentissent les réflexes et compliquent la récupération après un accident.

Pour mieux comprendre, voici les principaux facteurs de risque à surveiller dans la vie de tous les jours :

  • Logement inadapté (présence d’obstacles, éclairage insuffisant)
  • Déficits sensoriels (vue ou audition altérées)
  • Problèmes locomoteurs (faiblesse musculaire, douleurs articulaires, troubles des pieds)
  • Médicaments favorisant la chute
  • Dénutrition et manque d’hydratation

Chaque fragilité s’ajoute aux autres. Réduire le risque de chute, c’est repérer ces points faibles et agir sur tous les plans.

Adopter les bons gestes de marche : conseils pratiques et faciles à mettre en place

Entretenir sa force et son équilibre commence par le mouvement. Une activité physique régulière, marche, taï-chi, gymnastique douce, entretient la coordination, la souplesse et limite la fonte musculaire. Quelques minutes par jour suffisent à renforcer la stabilité. Dès qu’on se lève, prendre son temps : redressez-vous doucement après être resté assis ou allongé. Cette précaution laisse à la circulation le temps de s’adapter et limite les risques de vertige.

Le choix des chaussures n’est jamais anodin. Privilégiez des modèles fermés, bien ajustés au pied, dotés de semelles antidérapantes. Les pantoufles trop amples ou les talons augmentent le risque de glissade. Faites surveiller régulièrement l’état de vos pieds ; la douleur ou la déformation justifient une consultation chez un pédicure-podologue.

L’environnement immédiat demande aussi une vigilance de chaque instant. Avant de vous déplacer, repérez les obstacles : tapis, fils, seuils de porte. L’éclairage doit être efficace, surtout la nuit. Dans les pièces à risque comme la salle de bain, une barre d’appui rassure et sécurise les mouvements.

Pour progresser, intégrez des exercices d’équilibre à votre quotidien : marcher en ligne droite, tenir l’équilibre sur un pied, monter quelques marches en sécurité. Un professionnel de santé pourra conseiller et adapter ces exercices selon vos capacités. Écoutez vos sensations : si la fatigue se fait sentir, ralentissez, ne forcez pas. La vigilance reste votre meilleure alliée.

marche sécuritaire

Des solutions concrètes pour sécuriser ses déplacements et gagner en confiance

Renforcer la sécurité passe par plusieurs leviers : adaptation du domicile, équipements spécifiques et recours à la téléassistance. Le gouvernement mise sur un plan antichute ambitieux : réduire d’ici peu de 20 % les chutes graves ou mortelles grâce à une stratégie axée sur la sécurisation de l’environnement.

Dans la salle de bain, installez des barres d’appui et des revêtements antidérapants. Optez pour un éclairage puissant et homogène dans les couloirs et les escaliers. Désencombrer les surfaces, ranger tapis, fils et objets qui traînent, reste un geste simple et efficace. Pour franchir les marches sans risque, l’installation de rampes ou de monte-escaliers transforme le quotidien.

Certains équipements peuvent aussi faire la différence. Les aides à la mobilité, canne, déambulateur, doivent être choisis selon l’équilibre et le degré d’autonomie. La téléassistance, quant à elle, garantit une intervention rapide en cas de chute. Des organismes comme les services autonomie départementaux ou les relais locaux guident l’évaluation des besoins et facilitent l’accès aux solutions adaptées.

Les proches et les aidants ont toute leur place : ils peuvent inciter à consulter médecin, ergothérapeute ou pédicure-podologue, pour un état des lieux précis. Les caisses de retraite, le CICAT ou les partenaires du plan antichute (Agirc-Arrco) accompagnent les démarches pour l’aménagement du logement ou l’obtention d’aides financières.

À chaque pas sécurisé, c’est la confiance qui revient. Prévenir la chute, c’est ouvrir la voie à des années de vie active et indépendante, malgré le poids du temps. Jusqu’où peut-on repousser la frontière de l’autonomie ? La réponse s’écrit au quotidien, un appui après l’autre.

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